La chasse et le contrôle des profits crypto semblent avoir été ouverts par le gouvernement De Wever I
- Aeacus Lawyers

- 17 juil.
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Avec l'arrivée au pouvoir du gouvernement De Wever I, la fiscalité semble plus que jamais axée sur le suivi et la taxation des actifs numériques tels que les cryptomonnaies. L'accord de coalition fédéral et l'avant-projet de loi-programme contiennent de nombreuses mesures qui indiquent que les profits liés aux cryptomonnaies ne peuvent plus passer inaperçus. La combinaison d'une capacité de surveillance accrue, de l'exploration et du partage de données, ainsi que de nouveaux cadres législatifs, crée un environnement dans lequel les niches fiscales pour les cryptomonnaies disparaissent progressivement. Voici un aperçu des principales initiatives et de leur impact sur les investisseurs en cryptomonnaies.

1. Déclaration obligatoire des comptes crypto et des plus-values
L'accord de coalition confirme explicitement l'obligation de déclaration des comptes cryptographiques au Point de contact central (PCC ou CAP) . Bien que cette exigence soit en vigueur depuis un certain temps, cette déclaration pourrait indiquer que le gouvernement la surveillera de plus près. Conjuguée au futur échange international de données via DAC8 et à la réglementation MiCAR , cette suspicion est renforcée.
Grâce à DAC8 et MiCAR, la Belgique accède aux données relatives aux comptes et transactions cryptographiques, y compris celles détenues par des plateformes étrangères. Elle déclare vouloir intégrer automatiquement ces informations étrangères dans le CAP . Il devient ainsi plus difficile pour les investisseurs de dissimuler leurs cryptoactifs aux autorités fiscales, ouvrant ainsi la voie à des contrôles et sanctions plus ciblés pour les transactions cryptographiques non déclarées.
2. Contrôle accru et exploration de données : les propriétaires de cryptomonnaies sous le radar
Le gouvernement mettra fortement l'accent sur l'exploration de données et la détection des risques . Grâce à des investissements massifs dans les ressources informatiques et les outils numériques, il sera possible de détecter automatiquement les transactions suspectes. Il est important de noter que les transactions en cryptomonnaies seront également incluses dans ce système. Grâce aux données du CAP et aux échanges d'informations internationaux, les « risques » pourront être détectés et surveillés plus rapidement.
Par ailleurs, un cadre juridique est en cours de création pour l'exploration anonyme des données fiscales. Cela pourrait permettre d'identifier et de contrôler plus rapidement les contribuables gérant d'importantes quantités de cryptomonnaies. Il est également précisé : « Par ailleurs, le gouvernement inclura dans le CAP les données financières d'origine étrangère déjà reçues automatiquement par l'administration, ainsi que les comptes de jeux d'argent en ligne supérieurs à 10 000 €. D'autres informations seront également intégrées au CAP dans toute la mesure du possible afin de permettre l'exploration des données. »
L'accès au CAP sera également simplifié. Les autorités fiscales pourront consulter directement le CAP en cas d'indices suffisants et précis de fraude ou de déficit indicatif. Autrement dit, il sera plus facile pour les inspecteurs des impôts de déterminer qui possède un compte crypto et qui n'en possède pas, puis de procéder à un contrôle.
3. Capacité de contrôle accrue et collaboration multidisciplinaire
Le gouvernement investit dans un renforcement significatif de ses capacités d'inspection, avec le recrutement de 300 agents supplémentaires pour lutter contre la fraude fiscale. Ces inspecteurs seront déployés, entre autres, à l'Inspection spéciale des impôts (ISI) et, grâce à de nouveaux outils d'analyse de données, pourront mener des inspections plus ciblées.
La coopération entre les autorités fiscales, la police et les autres services d'inspection est également renforcée. Des équipes d'enquête pluridisciplinaires peuvent, par exemple, faire appel à la Cellule de traitement du renseignement financier et à la police judiciaire pour identifier des flux financiers suspects, qui pourraient également inclure des cryptomonnaies.
4. Procédure d'enquête bancaire : privilégier la transparence financière
Le gouvernement étudie la possibilité d'étendre la procédure d'enquête bancaire Réformer et alléger les formalités administratives. Mais surtout, comme mentionné précédemment, simplifier l'accès à la PAC. En cas d'indices suffisants de fraude fiscale, les autorités fiscales peuvent accéder plus rapidement aux coordonnées bancaires et autres données financières.
Cette mesure pourrait avoir de lourdes conséquences pour les détenteurs de cryptomonnaies, notamment si les transactions entre comptes bancaires et plateformes cryptographiques sont surveillées. Le gouvernement souhaite s'assurer que toute activité suspecte soit rapidement identifiée et fasse l'objet d'une enquête.
5. Imposition des plus-values et assouplissement des procédures
Si les contribuables de bonne foi seront moins susceptibles d'être pénalisés, il est clair que les plus-values sur les cryptoactifs ne seront plus ignorées. Les autorités fiscales disposeront d'une plus grande marge de manœuvre pour percevoir l'impôt sur les plus-values.
Le taux actuel de 33 % pour les investissements spéculatifs restera en place, ce qui signifie que ceux qui vendent des actifs cryptographiques en dehors de la gestion d'actifs normale pourraient être confrontés à une charge fiscale importante.
Les détenteurs de cryptomonnaies sont donc tenus de déclarer correctement leurs bénéfices. C'est comme traire le chat. Reste à voir dans quelle mesure les autorités fiscales s'abstiendront de procéder à des contrôles ciblés sur les déclarations de revenus faisant état des bénéfices en cryptomonnaies, remettant en question la conformité de ces contrôles à une gestion privée classique. Cela risque d'ouvrir une nouvelle boîte de Pandore.
Entrée en vigueur : 31 décembre 2026 ?
L'accord final confirme que la législation n'entrera en vigueur que le 31 décembre 2026. Cela signifie que les plateformes de cryptomonnaies, les banques et autres intermédiaires financiers doivent aligner leurs systèmes et leurs obligations déclaratives sur la nouvelle législation avant cette date. Les entreprises et les investisseurs disposent donc de peu de temps pour s'adapter à des exigences déclaratives plus strictes. Cela est d'autant plus vrai que les textes juridiques en vigueur ne sont pas encore disponibles.
Réflexions finales : qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs en crypto-monnaies ?
Il semble clair que le gouvernement De Wever I est déterminé à renforcer les contrôles fiscaux. Les profits liés aux cryptomonnaies constituent depuis longtemps une source d'irritation pour le gouvernement et seront probablement soumis à un contrôle plus strict. Les déclarations fiscales obligatoires, l'exploration de données, les échanges internationaux de données et le renforcement des capacités de contrôle rendront plus difficile la mise hors de portée des autorités fiscales des profits liés aux cryptomonnaies. En effet, ces profits doivent désormais être déclarés dans tous les cas. Pour les investisseurs, cela signifie qu'il deviendra essentiel de respecter leurs obligations fiscales et de déclarer correctement les profits issus de leurs transactions en cryptomonnaies.
L'ère des cryptomonnaies, considérée comme une zone grise, semble définitivement révolue. Le fisc belge dispose des outils et de la législation nécessaires pour ouvrir la voie à la chasse aux profits cryptographiques exonérés d'impôt, et il est probable qu'il en fera pleinement usage. Les investisseurs seraient bien avisés d'évaluer proactivement leur situation fiscale et de se préparer à une surveillance accrue.
Si vous avez des questions sur votre portefeuille crypto et les conséquences potentielles du nouveau gouvernement, n'hésitez pas à nous contacter pour un premier rendez-vous.
Si vous avez d'autres questions sur la cryptographie, n'hésitez pas à consulter notre Foire aux questions (FAQ).
Christophe Romero Senne Verholle


