Day trading en crypto : quid des impôts en Belgique ?

Les investissements en cryptomonnaies ont connu une croissance significative ces dernières années, et avec cette croissance, les implications fiscales pour les investisseurs ont également évolué. L'administration fiscale belge établit une distinction claire entre les investisseurs qui détiennent leurs cryptomonnaies dans le cadre de la gestion normale de leur patrimoine privé (achat et conservation) et ceux qui les négocient activement (day trading). Cette distinction détermine si et comment vous devez payer des impôts sur vos gains.

Acheter et conserver : gestion normale des actifs privés (exonérée d'impôt)

Lorsque vous achetez des cryptomonnaies et les conservez pendant une longue période sans les trader activement, cela est généralement considéré comme une gestion normale d'actifs privés. Cela signifie que vous agissez comme un investisseur passif, similaire à un investissement à long terme en actions. Tant que vous détenez ces cryptomonnaies sans les trader fréquemment, les gains réalisés lors de leur vente sont généralement exonérés d'impôt en Belgique.

Day Trading en Crypto : Investissements spéculatifs ou trading professionnel ?

Le day trading, qui consiste à effectuer plusieurs transactions par jour pour tirer profit des fluctuations de prix à court terme, n'est généralement pas considéré comme une gestion normale d'actifs privés. Ce type de trading est considéré comme plus risqué et est soumis à des impôts. Le montant des impôts à payer sur le day trading de cryptomonnaies dépend de votre situation particulière :

1) Investissements spéculatifs

Si vous achetez et vendez régulièrement des cryptomonnaies à court terme pour réaliser des profits rapides, l'administration fiscale belge peut vous considérer comme un investisseur spéculatif. Les gains spéculatifs sont imposés comme revenus divers à un taux forfaitaire de 33 %, majoré des surtaxes locales. La fréquence et la nature de vos activités de trading déterminent si elles sont considérées comme spéculatives, que vous les pratiquiez ou non à titre de loisir.

2) Commerçant professionnel et revenu professionnel

Si vous effectuez un nombre important de transactions quotidiennes ou mensuelles et que vous les effectuez de manière professionnelle, l'administration fiscale peut considérer vos gains en cryptomonnaies comme un revenu professionnel. Par conséquent, vos bénéfices seront imposés selon des taux progressifs allant de 25 % à 50 % (plus les surtaxes locales), en fonction de votre revenu total. De plus, en tant que trader professionnel, vous devrez également payer des cotisations de sécurité sociale, car vous serez considéré comme travailleur indépendant. L'avantage est que vous pouvez déduire vos frais professionnels de votre base imposable.

3) Utiliser une société commerciale

Pour les day traders professionnels, la création d'une société de trading peut s'avérer fiscalement avantageuse. En structurant vos activités de trading au sein d'une société, vous bénéficiez du taux d'imposition belge des sociétés de 20 à 25 %, généralement inférieur à celui de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) sur les revenus professionnels. De plus, une société offre la possibilité de déduire les dépenses et de gérer les bénéfices de manière plus avantageuse fiscalement.

De plus, une société bénéficie d'avantages fiscaux lors de la distribution de ses bénéfices aux actionnaires. Grâce au régime VVPRbis, les dividendes peuvent être distribués à un taux réduit de 15 %, à condition que les actions remplissent certaines conditions, comme une période de détention minimale de quatre ans. Ce taux est nettement inférieur à la retenue à la source standard de 30 %.

De plus, le recours à une réserve de liquidation peut rendre la distribution des bénéfices encore plus avantageuse. Dans ce cas, un taux de seulement 10 % est appliqué lors de la constitution de la réserve de liquidation, et vous ne payez qu'une retenue à la source de 5 % lors de la distribution des bénéfices après au moins cinq ans (0 % en cas de liquidation de la société). Cela rend le recours à une société encore plus attractif, réduisant considérablement la charge fiscale globale par rapport à une situation où vous exercez votre activité sans société et où tous vos bénéfices sont imposés aux taux progressifs de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (avec prélèvements sociaux supplémentaires).

Conclusion

Le traitement fiscal de l'investissement ou du trading de cryptomonnaies en Belgique dépend de la manière dont vous menez vos activités d'investissement ou de trading. Les stratégies d'achat et de conservation, qui consistent à détenir des cryptomonnaies à long terme sans effectuer de transactions (fréquente), sont généralement considérées comme une gestion normale du patrimoine privé et sont donc exonérées d'impôt. En revanche, le day trading est rapidement assimilé à du trading spéculatif ou professionnel, les gains étant imposés à 33 % ou à des taux progressifs pouvant atteindre 50 %. Pour les traders professionnels, la création d'une société de trading peut s'avérer plus avantageuse fiscalement, avec un taux d'impôt sur les sociétés plus bas (25 %) et des distributions via le régime VVPRbis ou une réserve de liquidation, réduisant ainsi considérablement la charge fiscale globale par rapport à l'impôt sur le revenu des personnes physiques.

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Christophe Romero Senne Verholle

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